mercredi 8 janvier 2014

Au détour d'Ebay

Interessantes lettres mises en vente sur Ebay relatives aux mariages au XIXième siècle:
http://www.ebay.fr/itm/LETTRES-19e-Mariage-sans-le-consentement-de-la-mere-et-legislation-/251415536861?ssPageName=ADME:B:FSEL:FR:1123

Je recopie le texte de l'annonce au cas où elle disparaîtrait:


PROJET DE MARIAGE
CONFLIT ENTRE L'AMOUR ET LA RAISON
Deux lettres à propos d'une jeune fille mineure de 19 ans qui voudrait se marier contre le consentement de sa mère. Elles datent vraisemblablement de la première moitié du 19e siècle.
1) Lettre adressée par Melle Zoé ALEXANDRE à Mr SOULIGNAC, à Bordeaux, auquel elle demande d'intercéder auprès de sa mère :
"Je cherche un ami généreux & sensible [...] pour le prier d'instruire ma mère de la démarche que je viens de faire. [...] Je lui demande en grâce au nom de l'humanité, de la tendresse maternelle [...] de donner son consentement pour m'unir à l'homme que j'adore."
2) Lettre de Mr EMERIGON, peut-être adressée à Mr SOULIGNAC, dans laquelle il donne son avis juridique, fondé sur le code, et destiné à Mme Jacob ALEXANDRE.
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Intéressante étude montrant le pouvoir quasi-absolu que le parents pouvaient exercer sur leurs enfants mineurs.
"La fille mineure ne peut pas se marier sans le consentement de sa mère [...].
"L'article 372 [du code] autorise le père à faire enfermer son enfant pendant six mois et fixe les formalités qui doivent être suivies à ce sujet. [...]".
"Ainsi Madame Jacob Alexandre a le droit, non seulement de s'opposer au mariage de sa fille âgée de 19 ans, avec une personne qui paraît l'avoir séduite ; mais même de requérir que sa fille soit détenue pendant six mois."
"La police est confiée à Mr le Maire ; cette autorité est immédiate [...], elle est exercée par des personnes qui jouissent justement de la considération publique. Ces personnes pourraient tout à la fois effrayer le séducteur et ouvrir les yeux de la jeune personne. Si elle a conservé des sentiments d'honneur, elle verra que ne pouvant se marier avant sa majorité, elle tomberait dans la fange et dans le mépris, si elle l'oubliait. Elle sera convaincue que sa mère a le droit de la faire arrêter et enfermer [...]".
Ecriture de l'époque, à l'encre sépia.
1 feuillet double 11,5 X 18,5 cm + 1 feuillet recto-verso 20,5 X 32 cm
Bon état (petit manque angulaire au 2e feuillet de la première lettre, dû à l'ouverture du cachet, sans atteinte au texte).
Frais d'envoi au tarif de la Poste, sans supplément.
Règlement par chèque uniquement.