texte extrait de l'ouvrage suivant (accessible ici, vue 493 et suivantes) Mémoires de la société d'agriculture des sciences et des arts de l'arrondissement de Valenciennes. Tome second. Valenciennes 1836.
ARTS DIVERS. M. LEROUX-DUFIE, Raffineur de sucre, rue Blanche, n° 17 ,à Paris. N°941. — M. Leroux-Dufié, en envoyante à notre exposition l'appareil qu'il a imaginé pour recevoir les sirops qui s'écoulent des formes dans les raffineries, a rendu un véritable service à l'industrie des sucres. Les avantages qu'il présente, bien constatés pour les raffi- neries, nous paraissent à peu près les mêmes pour les fabriques de sucre indigène, et nous espérons que l'ex- périence viendra bientôt confirmer notre opinion. La manipulation des pots et des formes, dans les an- ciens procédés, est extrêmement fatigante et coûteuse. L'ouvrier qui pose les formes doit d'abord les asseoir avec soin sur les pots qui les supportent, s'il veut éviter la chute de ces formes, et par suite des pertes considérables. Quand le terrage change la nature du sirop égouté, il faut enlever les formes, les placer sur d'autres pots et rassembler dans un réservoir tous les sirops écoulés d'a- bord. Le long séjour de ces sirops dans les vases qui les reçoivent, le tems nécessaire pour vider et nettoyer ces derniers, l'impossibilité de se préserver de l'accès des mouches pendant ces opérations, sont autant de causes de fermentation et de pertes réelles pour le fabricant. Les gouttières ou rigoles présentent aussi plusieurs inconvénients, tels que la difficulté de les nettoyer, de les préserver des mouches, d'asseoir solidement les for- mes, et aussi sont-elles peu employées. M. Leroux-Dufié a fait disparaître tous ces inconvé- niens, et de plus il a supprimé le travail fatiguant pour les ouvriers de changer les formes dont les plus fortes pèsent jusqu'à 15o livres, et de transporter sur le ventre des pots de 60 livres au moins. Il remplace les pots et les gouttières par un seul réservoir rectangulaire dont le fond est formé par quatre plans inclinés vers le centre et revêtus de zinc. Ce réservoir est recouvert d'un plan- cher mobile percé d'autant de trous qu'on veut y placer de formes. Un entourage en bois maintient solidement les formes qui s'appuient les unes sur les autres, et pré- sentent tant de stabilité qu'on pourrait marcher dessus sans les déranger. De ces réservoirs, le sirop constamment à l'abri des moucbes est conduit par un tuyau dans une rigole com- mune et de là aux chaudières. On peut ainsi les cuire immédiatement, et l'on sait combien les retards que l'on apporte à cette opération diminue la quantité de sucre cristallisable. En même tems la main-d'œuvre se simpli- fie, la séparation des différens sirops s'opère d'elle-même , parce qu'ils s'écoulent à différentes époques; le travail devient plus régulier, plus facile à répartir entre les ouvriers. D'après les renseignements qui nous ont été fournis par l'auteur et par MM. Boca et Grar frères, qui ont fait établir ces planchers avec le plus grand soin dans leur raffinerie, l'économie de main-d'œuvre permet de sup- primer cinq à six ouvriers sur trente, et si de plus on considère que les formes se conservent plus longtems, qu'il n'y a plus d'entretien de pots à mélasse, ni de sirop absorbé par eux, et que dans un établissement nouveau, on peut économiser encore, en supprimant le plancher en dessous des caisses dites lits de pains, on sera convaincu que les avantages que le nouveau système présente sur l'ancien, compenseront en bien peu de tems l'augmenta- tion d'un quart qu'il exige dans les frais de premier éta- blissement. Dans cette augmentation se trouve compris le privilège de son inventeur. MM. Boca et Grar frères, qui ont eu l'obligeance de nous montrer en détail les planchers-lits-de-pains qu'ils viennent de faire exécuter dans leur établissement, se feront un plaisir de fournir aux industriels tous les renseignemens nécessaires pour l'établissement et la bonne exécution de ces appareils. (Médaille de bronze.)
(EDIT : les brevets Leroux-Dufié sont en ligne sur le site de l'INPI :
Leroux-Dufié a déposé ses brevets, celui de son fils et en qualité de mandataire, plusieurs autres brevets.)
Autres références glanées sur le net :description du procédé: pages 185 et suivantes par un de ses contemporains (Solution de toutes les difficultés de l'étude. Encyclopédie usuelle. Septième volume. Etude popularisée des arts et de l'industrie. 1839)pages 613 et 615Catalogue des brevets d'invention d'importation et de perfectionnement (lien)Appareil propre à recevoir l'égout des sirops, des sucres en pain, dans les raffineries de sucre de canne ou de betterave:Brevet d'invention et de perfectionnement de 10 ans, délivré le 22 juin 1833, à Leroux-Dufié, raffineur de sucre, à Paris, rue Blanche, 17Médaille d'argentLeroux-Dufié, raffinage de sucre, La Villette, SeineMédaille de bronze 1834, Leroux-Dufié à Parispublicité pour ouvrage sur raffinage des sucres bruts 1839eten qualité d'industrielAnnuaire de l'industrie française, 1851, page 1118Leroux-Dufié, raffinage de sucre. La Villette, Seine
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