samedi 30 décembre 2023

Leroux éditeur-libraire

 ... et les livres.

Nota : cet article en version 2 a fait l'objet de rajouts suite à une recherche internet sur d'autres mots clefs. Il fait également l'objet d'une simplification en ne listant que quelques unes des œuvres éditées ou vendues par A. Leroux.


Le 7 mai 1826, Alphonse Jean Baptiste Leroux est qualifié d'éditeur-libraire sur son acte de mariage (MC/ET/LXXVI/668). Il est domicilié au 6 rue neuve Saint-Augustin dans le 2ième arrondissement.

Sa dot comprend "les marchandises composant le fond de commerce de librairie qu'il exerce et fait valoir en société avec M. Constant-Chantpie au Palais-Royal", ainsi que "le fond de librairie qu'il possède seul rue neuve St-Augustin, n°6 et qui doit être réuni incessamment à celui du Palais Royal", pour un montant de 45 750 francs.

Son associé Constant-Chantpie est présent pour le contrat de mariage.


acte de mariage Leroux Dufié du 7 mai 1826 ET LXXVI


La toile permet de retrouver quelques livres et documents attribués à l'éditeur Leroux et ainsi de suivre sa période de libraire. Il est répertorié sous diverses appellations (A. Leroux, Alph. Leroux) mais c'est bien Alphonse Leroux. Il change au moins deux fois d'adresses.

La seule mention trouvée sur son prénom figure en note dans l'ouvrage Les divorces anglais (page 224 du second tome) :

Alphonse Leroux

Sur les mille et une nuits et les trois rivaux (1824), la famille de l'émigré (1825) ainsi que sur les Helvétiens et Théorie de l'art du comédien (1826) apparaît le monogramme LA :


L'association avec Chantpie donnera naissance à un autre monogramme sur le siège de Paris ainsi que sur la belle-mère et le gendre, CC AL :




Voici les adresses de la librairie de Leroux et quelques particularités.


Libraire à la galerie de bois du Palais-Royal, au 202, pour le tableau de 1822. A. Leroux fait appel aux services d'au moins deux imprimeurs: Carpentier-Méricourt et Constant-Chantpie; C'est avec ce dernier qui il s'associera en 1826 au sein d'une société d'édition.

tableau figuratif de la chambre des députés pour la session de 1822, A. Leroux avec Dentu



Seul, à la galerie de bois du Palais-Royal (au numéro 202), 1822-1823-1824

A. H. Chateauneuf, John Bull ou le coin du feu d'une famille anglaise, comédie en trois actes, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n. 202, (imprimerie de Constant-Chantpie)1822, sur Google Books "cette comédie se vend deux francs, chez l'auteur, rue du Dauphin, n°3 A. Leroux, Palais-Royal, galerie de Bois, n°202" [est mentionné comme à paraître le 20 septembre dans l'édition des divorces anglais] [est mentionné en note de bas de page dans Londres au dix-neuvième siècle]

mention en début d'ouvrage : tous les exemplaires devront être signés de M. A. Leroux, libraire, ou seront saisis comme contrefaits.

Leroux édite de nombreux ouvrages de M. de Chateauneuf, Histoire des grands capitaines, Londres au dix-neuvième siècle, ou l'école du scandale, tragédie en cinq actes, en prose, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n. 202, (imprimerie de Carpentier-Méricourt) 1824, sur le site de la BnF (cet ouvrage est listé comme ouvrage nouveau dans Salon de 1824)

Les divorces anglais ou procès en adultère jugés par le banc du roi et la cour ecclésiastique d'Angleterre, Paris, chez A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n. 202, 1822,  sur Google Books pour le volume 2 édition 1822 et édition 1823 du volume 1  (le volume 1 datant de 1821 est chez un autre éditeur, rue des fossés-Montmartre, n°9) en trois volumes. Nota le volume 2 d'A. Leroux est imprimé par Constant-Chantpie, rue Sainte-Anne, n.20. Le tome 3 de 1822 est chez Pélicier, A. Leroux, Ponthieu, Verdière et Béchet (tome 3). Les trois volumes en un fichier Google Books.

Nota en page 224 du tome 2 il est fait référence à un ouvrage sous presse à paraître le 30 juillet chez Alphonse Leroux, au Palais-Royal.

Ouvrage piquant pour les jurisconsultes et les gens du monde, utile aux maris dans l'attaque, aux femmes dans la défense, avec des notes critiques où l'on oppose les mœurs des deux nations et la conduite des dames anglaises avec leurs prétentions d'être plus réservées que les femmes du continent.

Note intégrée dans la réédition Leroux du volume 1 : Le premier et le second volumes ayant été vendus avant que le troisième parût, on en donne une nouvelle édition conforme à la première; cela a paru plus honnête que d'annoncer une édition refondue et considérablement augmentée, pour faire acheter la seconde et laisser le regret d'avoir acquis la première.

N. Châtillon, Le duelliste, poëme élégiaque, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n° 202, (imprimerie de Constant-Chantpie, rue Sainte-Anne, n°20) 1823 sur le site Google Books. Palmes académiques d'Arras. Nota : Châtillon passe de Ponthieu 1821 à Leroux à partir de sa deuxième œuvre.

J. F. Simonot, Résumé de l'histoire d'Espagne jusqu'à nos jours, 2ième édition revue et corrigéée, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n° 202, (imp. de Constant-Chantpie) 1823 sur le site de la BnF, avec un avis de l'éditeur en préface, mentionnant la première édition six semaines avant. (cet ouvrage est listé comme ouvrage nouveau dans Salon de 1824).

Avis de l'éditeur. On n'a pas toujours le temps ou la volonté de lire les nombreux volumes dont se compose l'histoire de plusieurs peuples modernes. de là le besoin des abrégés qui offrent, dans un cadre peu étendu, le tableau rapide de la vie politique d'une nation, et font connaître sa législation, ses mœurs et son caractère. Ce travail manquait pour l'Espagne, qui excite aujourd'hui un si vif et si juste intérêt. Le Résumé que nous avons publié, il y a environ six semaines, remplit cette lacune. La rapidité avec laquelle la première édition s'est écoulée est la preuve inconstestable d'un succès dont nous ne pouvons qu'être flattés. L'accueil que le public a fait à cet ouvrage, et le compte avantageux qu'en ont rendu plusieurs journaux, sont notre première récompense.

La seconde édition que nous publions aujourd'hui, sous un autre format, a déjà reçu quelques perfectionnements, si come on a bien voulu le reconnaître, le Résumé de l'Histoire d'Espagne offre une lecture agréable, et n'a pas la sécheresse qui est l'écueil ordinaire des abrégés, nous pouvons compter sur de nouveaux suffrages, et nous travaillerons à le rendre toujours de plus en plus digne d'occuper une place dans les bibliothèques.

Ferdinand Flocon et Marie Aycard, Salon de 1824, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n. 202, 1824 sur le site furet.com

Mention :  Les lettres, avis et réclamations doivent être adressé, franc de port, à M. Leroux, éditeur.

Les mille et une nuits, contes arabes, traduits par Galland, Paris, A. Leroux, éditeur, Palais-Royal galerie de bois, n. 202, (Versailles, de l'impirmerie de Vitry) 1824, tome premier sur 8 volumes sur le site de la BnF "LA" (cet ouvrage est listé comme étant en souscription dans Salon de 1824)


Seul, rue neuve Saint-Augustin (numéro 6), 1824-1825-1826

avis dans le constitutionnel du 9 décembre 1824 sur Les mille et une nuits et les trois rivaux

A. H. Chateauneuf et Châtillon suivent Leroux dans sa nouvelle adresse avec respectivement Les trois rivaux ou la fille romanesque, comédie en cinq actes, en prose, La famille de l'émigré ou le tribunal du sang. Episodes de la révolution française, et L'incognito,La chemise, conte et les derniers adieux du poète, élégie,

Ch. Pauffin, la jeune lyre, Paris, Alph. Leroux, éditeur, rue neuve-Saint-Augustin, n°6, 1826 sur un site de vente en ligne magicbooks (absent de Gallica)

Alph. LEROUX, éditeur 1826 sur La jeune lyre
 

Aristippe, Théorie de l'art du comédien ou manuel théatral, Paris, A. Leroux (éditeur), rue neuve-Saint-Augustin, n°6, près de la rue Richelieu, (imprimerie de Carpentier-Méricourt), 1826, disponible sur Google Books en version annotée et dans plusieurs bibliothèques numériques. 

Nota en fin de livre scanné, le propriétaire du livre a inscrit ses commentaires. Et précédemment, à la mention :

La promptitude avec laquelle cet Ouvrage a été imprimé a été cause de quelques fautes auxquelles le Lecteur pourra suppléer facimement.

Le propriétaire rajoute un grand Dieu! (neuf francs, grand Dieu?)



Amélie Stréhl Berthollet de Frarière, Les jeunes Hélvétiens, Paris, A. Leroux (éditeur), rue neuve-Saint-Augustin, n°6, près celle de Richelieu, 1826, vu sur Google Books [ouvrage mentionné en fin de tome 3 de la famille de l'émigré]

nota du catalogue en fin de tome 3 : "Tous les ouvrages annoncés sont brochés : les personnes qui désireraient les avoir reliés voudront bien y ajouter le prix des reliures, qui variera suivant le format du volume."

Extrait du catalogue des livres de fonds et d'assortiment. Qui se trouvent chez A. Leroux, Editeur à Paris, rue Neuve-Saint-Augustin, n°6, près la rue de Richelieu; ci-devant Palais-Royal.

J.-B. Trécourt, Poésies sacrées, Paris, A. Leroux (éditeur) ... [ouvrage mentionné en fin de tome 3 de la famille de l'émigré comme étant sous presse] et sa critique dans le Figaro du 26 juin 2826 :

"... les vers ou la prose rimée publiée par Leroux, rue Neuve-Saint-Augustin, n°6. Pourtant, M. Leroux, si les muses d'église arrivent jusqu'à la seconde édition sans charlatanisme, nous vous conseillons en amis de ne jamais achteter de meilleurs vers, et vous y trouverez votre bénéfice; si ce n'est aps dans l'intérêt de la littérature, que ce soit dans le vôtre."

 

Avec Constant-Chantpie (co-éditeur) et Béchet aîné libraire, galerie de bois du Palais-Royal (n. 263 et 264) en 1826

Antoine Caire-Morand, la science des pierres précieuses, Paris, Leroux et Chantpie, 1826, cité dans sa première édition par dans le document suivant de persee.fr (note n°6), non trouvé sur internet dans cette édition initiale

 




Seul, en 1833, sous le patronyme de Leroux-Dufié, à la raffinerie de sucre, rue blanche n. 17, chaussée d'Antin (son domicile)

Antoine Caire-Morand, la science des pierres précieuses, revue, corrigée et mise en ordre et publiée par Leroux-Dufié, 2ième édition, Paris, l'éditeur, à la raffinerie de sucre, rue blanche n. 17, chaussée d'Antin, (imprimeur-libraire Carpentier-Méricourt), 1833 sur le site de la BnF


Avec Constant-Chantpie (co-éditeur) suite au rachat du catalogue Béchet aîné libraire, galerie de bois du Palais-Royal en 1826

L. Castel, mille et un jour contes persans, Paris, A. Leroux et Constant Chantpie (éditeurs) Béchet ainé (libraire), 1826, sur le site de vent




Vu dans la presse : journal Le corsaire :

  • Le drapeau blanc du 30 juin 1823 pour Promenade à Sainte-Pélagie
  • Edition du 14 juillet 1825 cite La chemise
  • Edition du 31 août 1825, Leroux est cité comme éditeur pour la vente de l'ouvrage le censeur dramatique de Léonard Gallois
  • Edition du 8 novembre 1825 cite la théorie de le l'art du comédien
  • La belle-mère et le gendre page 4 du corsaire du 09 mai 1826 (en page 4) il semble qu'il y ait une coquille dans l'article, lire Education domestique au lieu d'économie domestique, lire Mme Guizot et non M. Guizot
  • Education domestique ou lettres de famille sur l'éducation page 2 du corsaire du 25 mai 1826
  • Tremblement de terre de Lisbonne de maître André et les jeunes hélvétiens pages 3 et 4 du corsaire du 19 juin 1826

selon l'édition du Corsaire du 09 mai 1826 : au nouveau magasin que les libraires Leroux et Constant Chantpie, éditeurs de l'ouvrage, ont ouvert au Palais-Royal, galerie de bois, n. 263 et 264.

Cette information concorde avec celles de l'acte de mariage de mai 1826


Les notices que l'on trouve sur internet sont partielles :

Celle d'A. Leroux sur le site de la BnF qui ne liste que le tableau des députés de 1822: Attesté à Paris en 1822, se qualifiant de libraire, successeur du libraire François, et exerçant sans brevet. Associé à l'imprimeur-libraire parisien Jean-Baptiste Constant-Chantpie (1786-1858), il diffuse en juin 1826 un catalogue du fonds de François Béchet (1778-1844) sous la raison "A. Leroux et Constant-Chantpie", fonds qu'ils viennent d'acquérir en mars de la même année, mais dont la vente est finalement annulée (cf. catalogue imprimé BnF [8-Q10B-3042). Ne semble plus en activité après 1826

Celle de Béchet mentionne le rachat du catalogue par Leroux et J.B. Constant-Chantpie

Celles de Chantpie dont BnF ne mentionne pas l'association Leroux



Remarque : sur le tableau des députés de 1822 figure le baron Delessert (avec une occurence en Dellessert), forcément concurrent de la belle-famille d'Alphonse JB Leroux; Wikipedia indique pour Benjamin Delessert : 

En 1801, il fonde à Passy, en contrebas de l'actuelle rue Raynouard, près du parc de Passy, une filature de coton qu’il transforme rapidement en raffinerie dédiée au sucre de canne importé d’Outre-mer, et en 1812 (au 14 quai de Passy) une fabrique de sucre de betterave où il introduit des procédés nouveaux, puis bientôt une vingtaine d’autres établissements du même genre dans différentes régions françaises.


Les images reproduites sont issues du site Gallica de la BnF, de Google Books et des archives nationales.

(nota L.G. Michaud, imprimeur du roi, rue des Bons-Enfans en 1814; Ladvocat, libraire du duc de Chartres en 1824; chez François, libraire galerie de bois 202 en 1822; à la librairie ancienne et moderne, galerie de bois 263-264 en 1827) projet DEF; brevet d'imprimeur libraire page 46-47

faillite 24 avril 1823 Belliard rue Croix des petits champs 54

vendredi 29 décembre 2023

Légion d'honneur retirée... en 1895

 Hasard, en cherchant un patronyme dans la base Léonore des décorés de la légion d'honneur, une pièce inhabituelle d'un dossier attire mon œil :

"Une commission d'enquête à l'effet de juger la conduite de l'intéressé", ancien préfet, "inculpé de s'être marié avec une femme qui avait fait sa fortune dans l'exploitation de maisons de tolérance". La décision sera prise de lui retirer la légion d'honneur en 1895 soit 15 ans après sa nommination dans l'ordre.

Consultable en ligne : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/5547