dimanche 5 janvier 2020

Leroux ingénieur (EDIT)


texte extrait de l'ouvrage suivant (accessible ici, vue 493 et suivantes) Mémoires de la société d'agriculture des sciences et des arts de l'arrondissement de Valenciennes. Tome second. Valenciennes 1836.


ARTS DIVERS. 

M. LEROUX-DUFIE, Raffineur de sucre, rue Blanche, n° 17 ,à Paris. 

N°941. — M. Leroux-Dufié, en envoyante à notre 
exposition l'appareil qu'il a imaginé pour recevoir les 
sirops qui s'écoulent des formes dans les raffineries, a 
rendu un véritable service à l'industrie des sucres. Les 
avantages qu'il présente, bien constatés pour les raffi- 
neries, nous paraissent à peu près les mêmes pour les 
fabriques de sucre indigène, et nous espérons que l'ex- 
périence viendra bientôt confirmer notre opinion. 

La manipulation des pots et des formes, dans les an- 
ciens procédés, est extrêmement fatigante et coûteuse. 
L'ouvrier qui pose les formes doit d'abord les asseoir avec 
soin sur les pots qui les supportent, s'il veut éviter la 
chute de ces formes, et par suite des pertes considérables. 
Quand le terrage change la nature du sirop égouté, il 
faut enlever les formes, les placer sur d'autres pots et 
rassembler dans un réservoir tous les sirops écoulés d'a- 
bord. Le long séjour de ces sirops dans les vases qui les 
reçoivent, le tems nécessaire pour vider et nettoyer ces 
derniers, l'impossibilité de se préserver de l'accès des 
mouches pendant ces opérations, sont autant de causes 
de fermentation et de pertes réelles pour le fabricant. 

Les gouttières ou rigoles présentent aussi plusieurs 
inconvénients, tels que la difficulté de les nettoyer, de 
les préserver des mouches, d'asseoir solidement les for- 
mes, et aussi sont-elles peu employées. 

M. Leroux-Dufié a fait disparaître tous ces inconvé- 
niens, et de plus il a supprimé le travail fatiguant pour 
les ouvriers de changer les formes dont les plus fortes 
pèsent jusqu'à 15o livres, et de transporter sur le ventre 
des pots de 60 livres au moins. Il remplace les pots et les 
gouttières par un seul réservoir rectangulaire dont le 
fond est formé par quatre plans inclinés vers le centre 
et revêtus de zinc. Ce réservoir est recouvert d'un plan- 
cher mobile percé d'autant de trous qu'on veut y placer 
de formes. Un entourage en bois maintient solidement 
les formes qui s'appuient les unes sur les autres, et pré- 
sentent tant de stabilité qu'on pourrait marcher dessus 
sans les déranger. 

De ces réservoirs, le sirop constamment à l'abri des 
moucbes est conduit par un tuyau dans une rigole com- 
mune et de là aux chaudières. On peut ainsi les cuire 
immédiatement, et l'on sait combien les retards que l'on 
apporte à cette opération diminue la quantité de sucre 
cristallisable. En même tems la main-d'œuvre se simpli- 
fie, la séparation des différens sirops s'opère d'elle-même , 
parce qu'ils s'écoulent à différentes époques; le travail 
devient plus régulier, plus facile à répartir entre les 
ouvriers. 

 D'après les renseignements qui nous ont été fournis 
par l'auteur et par MM. Boca et Grar frères, qui ont fait 
établir ces planchers avec le plus grand soin dans leur 
raffinerie, l'économie de main-d'œuvre permet de sup- 
primer cinq à six ouvriers sur trente, et si de plus on 
considère que les formes se conservent plus longtems,
qu'il n'y a plus d'entretien de pots à mélasse, ni de sirop 
absorbé par eux, et que dans un établissement nouveau, 
on peut économiser encore, en supprimant le plancher 
en dessous des caisses dites lits de pains, on sera convaincu 
que les avantages que le nouveau système présente sur 
l'ancien, compenseront en bien peu de tems l'augmenta- 
tion d'un quart qu'il exige dans les frais de premier éta- 
blissement. Dans cette augmentation se trouve compris 
le privilège de son inventeur. 

MM. Boca et Grar frères, qui ont eu l'obligeance de 
nous montrer en détail les planchers-lits-de-pains qu'ils 
viennent de faire exécuter dans leur établissement, se 
feront un plaisir de fournir aux industriels tous les 
renseignemens nécessaires pour l'établissement et la 
bonne exécution de ces appareils. (Médaille de bronze.)


(EDIT : les brevets Leroux-Dufié sont en ligne sur le site de l'INPI :
Leroux-Dufié a déposé ses brevets, celui de son fils et en qualité de mandataire, plusieurs autres brevets.)
Autres références glanées sur le net :
description du procédé: pages 185 et suivantes par un de ses contemporains (Solution de toutes les difficultés de l'étude. Encyclopédie usuelle. Septième volume. Etude popularisée des arts et de l'industrie. 1839)
pages 613 et 615
Catalogue des brevets d'invention d'importation et de perfectionnement (lien)
Appareil propre à recevoir l'égout des sirops, des sucres en pain, dans les raffineries de sucre de canne ou de betterave:
Brevet d'invention et de perfectionnement de 10 ans, délivré le 22 juin 1833, à Leroux-Dufié, raffineur de sucre, à Paris, rue Blanche, 17
Médaille d'argent
Leroux-Dufié, raffinage de sucre, La Villette, Seine
Médaille de bronze 1834, Leroux-Dufié à Paris
publicité pour ouvrage sur raffinage des sucres bruts 1839
et
en qualité d'industriel
Annuaire de l'industrie française, 1851, page 1118
Leroux-Dufié, raffinage de sucre. La Villette, Seine

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